22 novembre 2013

L'évolution des relations publiques: un peu d'humour


J'ai beaucoup insisté sur l'utilisation de l'infographie comme moyen amusant pour raconter une histoire dans mon cours portant sur les relations avec les médias (notes de cours ici).

L'agence américaine Max Borges Agency, spécialisée en technologies, a produit cette sympathique infographie pour relater sa compréhension de l'histoire américaine des relations publiques.



Enjoyed this infographic? Visit MaxBorgesAgency.com.



Merci de votre lecture !

Patrice Leroux

 

20 novembre 2013

Relations avec les médias : changement à l'horizon ?

Image: Stuart Miles/ http://www.freedigitalphotos.net
L'écosystème des médias (contrôlés/acquis, payés et mérités) change-t-il les pratiques en matière de relations avec les médias? 

Le communiqué de presse traditionnel est-il tout aussi répandu qu'auparavant ? Se ramasse-t-il dans la corbeille aussi souvent que le prétendent ses destinataires ? Pourquoi ? 

Quelles sont donc les bonnes pratiques (ou nouvelles méthodes) pour attirer l'attention des médias (et des blogueurs)? Comment s'assurer que l'information apparaisse dans les résultats des moteurs de recherche?  Les communiqués qui intègrent les actifs de médias sociaux sont-ils plus efficaces?

 Voilà donc autant de questions que j'aborde dans cette mise à jour de mes notes de cours. 


 
Merci de votre lecture ! 

Patrice Leroux

13 novembre 2013

Comment obtenir un espace Knowledge Graph sur Google ?


Vous vous êtes déjà demandé comment obtenir ce joli petit encadré que Google offre depuis quelque temps, à droite de sa page de résultats ? Il correspond habituellement au premier résultat organique affiché à la suite de votre requête.

Voici un exemple de résultat à propos de la présentatrice télé Pascale Nadeau


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Le Knowledge Graph (graphique de connaissances) vise donc à fournir des informations pertinentes et précises ainsi que des informations connexes (associées) au sujet du nom, de l'objet ou du thème recherché. 

Dans l'exemple ci-haut, on remarque que les informations de base proviennent en fait de Wikipedia. Notez bien que si le résultat est en anglais, on obtient le même en français aussi.

Cependant, un billet éclairant de Bill Slawski (How Google Decides What To Know in Knowledge Graph Results) nous apprend que le moteur pourrait aussi se fier sur les requêtes de ses utilisateurs pour afficher des informations. 

Par exemple, si de nombreuses requêtes portent à la fois sur le président Bill Clinton, sur sa taille et sur sa femme, ces deux dernières informations paraissent dans son Knowledge Graph (voir ici). Pourtant, on remarque, encore dans ce cas, que les informations de base proviennent de Wikipedia.

À quel point les requêtes, voire l'intérêt des utilisateurs pour un sujet en particulier, peuvent-elles influencer la présence (ou non) d'un espace Knowledge Graph

Le billet qui m'a mis la puce à l'oreille est celui de Chris Boggs intitulé Google as a Sentiment Analysis Tool for Public Relations Professionals.

Boggs s'est demandé pourquoi - à la suite du championnat du simple féminin de Wimbledon - la gagnante française Marion Bartoli n'avait pas (en juillet 2013) de Knowledge Graph alors que son adversaire, Sabine Lisicki, en avait un. 

Pourtant, les deux joueuses de tennis ont un parcours assez similaire. Se pouvait-il que les comportements des utilisateurs, par exemple leurs requêtes plus nombreuses d'images de Lisicki et leur partage de liens dans les médias sociaux aient joué en faveur de cette dernière ? 

Le billet de Boggs rappelle aussi le sexisme scandaleux dont a été victime Bartoli à la suite de sa victoire (sur Twitter en particulier). Ça, c'est une autre histoire mais il y a sans doute un parallèle, sinon un lien sociologique à y faire...

Revenons à nos moutons. Voici le résultat à la suite d'une requête portant sur Janette Bertrand:

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Ici aussi, on remarque que son Knowledge Graph reprend des informations de Wikipedia. Les informations sont riches et comportent une bonne quantité de liens internes (propres à Wikipedia) et externes. La première recherche associée porte sur Jean Lajeunesse, son mari, avec qui elle a travaillé durant de nombreuses années. Le nom de Lajeunesse apparaît d'ailleurs à plusieurs reprises dans le texte même de Wikipedia (avec liens) , mais  pas nécessairement ceux des autres personnalités...  

Se pourrait-il que le Knowledge Graph soit conçu à la fois par des algorithmes et par une intervention humaine ?

Faut-il avoir une page Wikipedia pour obtenir un Knowledge Graph ?

Il semble que non.

Voici le résultat à la suite d'une requête portant sur mon amie (auteure et grande spécialiste du marketing Internet et du Web 2.0) Michelle Blanc:

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Michelle n'a pas (encore) son Knowledge Graph. Pourtant, sa page Wikipedia s'affiche comme troisième résultat, tout de suite après son blogue et son compte Twitter. Comment l'expliquer ? Est-ce une question de mise à jour ou de richesse de liens ? Doit-elle être associée à une organisation ou à d'autres personnalités et si oui, lesquelles ? 

Par exemple, je m'aperçois, au moment de rédiger ce billet, que sa page Wikipedia ne rend pas compte de ses deux dernières publications : Médias sociaux 201 ainsi que sa biographie rédigée par Jacques Lanctôt - Un genre à part. Plusieurs autres ressources et liens qui la concernent n'apparaissent tout simplement pas non plus.  Juge-t-on, chez Google, que les informations de Michelle (et les liens associés) sur Wikipedia ne sont pas assez riches pour obtenir un Knowledge Graph ?

Qu'en est-il des entreprises ?

Plusieurs organisations semblent aussi avoir un Knowledge Graph. C'est le cas de CGI. Ici encore, les informations de base proviennent de Wikipedia. Par contre, on y retrouve le cours de l'action (en date de la requête) affiché par un script dynamique. Très intéressant !

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Faut-il être "big" pour avoir son Knowledge Graph à titre d'entreprise ?

Il semble que non. La petite pâtisserie Point G du "plateau" à Montréal, semble jouir d'un tel espace. En est-ce bien un toutefois ? Pas sûr! Mais l'effet est presque le même pour un utilisateur... Contrairement à l'espace de CGI où il est possible de "signaler un problème" (voir sous son encadré), l'espace de Point G contient la mention "Êtes-vous le propriétaire de l'entreprise ?". S'agirait-il plutôt d'une tactique de Google pour un lien commandité ?

Quoiqu'il en soit, la superbe empreinte numérique que s'est forgée cette petite entreprise, au fil du temps, combinée à de nombreux avis positifs, ne sont sans doute pas étrangers à un type de présence semblable au Knowledge Graph.

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 Enfin, vous aurez probablement remarqué que Point G ne semble pas avoir de page Wikipedia. Sa présence repose donc sur d'autres facteurs...

Le facteur Wikipedia

Y a -t-il un risque que le Knowledge Graph repose en grande partie sur les données de Wikipedia ? Il semble que oui. Barry Schwartz raconte l'histoire de la page Wikipedia des Cards de St-Louis, "vandalisée" pendant une courte période de temps durant les séries mondiales de 2013. Malheureusement, cette courte période de temps a été juste assez pour que Google reprenne des informations erronées (et plutôt grossières) de Wikipedia comme source, et l'affiche dans son propre Knowledge Graph de l'équipe de baseball. 

Voir à ce sujet:Google Exploited Through Wikipedia During World Series For St. Louis Cardinals

Évidemment, je ne connais pas la recette de Google pour obtenir sa place au soleil du Knowledge Graph. Plusieurs spécialistes, dont le français Sylvain Peyronnet, se penchent régulièrement sur ce type de question et d'enjeu.

J'observe cependant que Google vise à passer d'un moteur d'information brute à un moteur de connaissances. Voilà un paradigme intéressant !

Enfin, pour ceux que cela intéresse, voici une mise à jour de mes notes de cours de 2013 au sujet de la question du monitoring (et/ou de la veille) comme activité fondamentale des relations publiques. 

J'en profite aussi pour remercier mon collègue Benoît Descary qui a présenté - et fait la démonstration - d'un bon nombre d'outils à considérer.

 
Monitoring 4 from Patrice Leroux/FEP/Université de Montréal


Merci de votre lecture !

Patrice Leroux


2 novembre 2013

Rencontre avec Alan Glass


Alan Glass - A la memoria de Raymond Roussel, 2013. Caja, objetos varios, zapatos rojos.147 x 170 16 cm. Galeria Lopez Quiroga - Foto: Paolo Gori
Je m'étais promis de rédiger un billet de ma rencontre avec l'artiste Alan Glass que j'ai eu le plaisir de recevoir chez moi en septembre 2013. On dit souvent de lui qu'il est le dernier des grands surréalistes. 

J'avais beaucoup entendu parler de lui par ma marraine dont il était un proche. Tous deux ne se doutaient probablement pas qu'ils se verraient pour la dernière fois en mars 2009, à l'occasion de la rétrospective que lui consacrait le Museo de Arte Moderno de la Ville de Mexico.

En ami fidèle, Alan l'appelait régulièrement les dimanches, à 11 heures précises. Ses appels lui procuraient d'ailleurs un énorme plaisir. Pour cela, même sans le connaître personnellement, je lui étais des plus reconnaissants. J'en compris d'ailleurs rapidement la raison dès notre rencontre. Alan Glass fait partie de ces êtres exceptionnels que le destin nous fait la grâce de mettre sur notre chemin.

Courte biographie

Né en 1932 à Saint-Bruno, Alan Glass a fréquenté l'École des beaux-arts de Montréal, dans le studio d'Alfred Pellan avec qui il a toujours maintenu le contact. Une bourse du gouvernement français (1952) le mène à Paris où il fréquente l'École des beaux-arts puis l'École du musée de l'Homme (dont l'influence sera plus déterminante dans son oeuvre).

Pour vivre à Paris, il doit pratiquer toutes sortes de petits boulots dont celui de vendeur à la Librairie Espagnole. Alan Glass a aussi déjà été caissier, voire portier, au sélect Club Saint-Germain. Petite anecdote que peu de gens connaissent: il aurait presque viré de bord nulle autre qu'un certain membre célèbre de la famille Grimaldi...qui ne voulait pas payer son entrée...et qu'Alan n'avait pas reconnu. 

J'ai aussi entendu dire que Marguerite Duras aurait fait allusion à un certain "Alain qui dessine tout le temps" dans un de ses textes. Si vous savez lequel, merci de me le faire savoir !

En 1958 a lieu une première exposition à la galerie "Le Terrain Vague" à Paris où il fréquente les cercles associés à André BretonBenjamin Péret et Alejandro Jodorowsky. C'est d'ailleurs ce dernier qui lui présente Leonora Carrington avec qui il se liera d'une grande amitié; tous deux habiteront dans le même quartier de Mexico.

D'un crâne en sucre... aux constructions et boîtes surréalistes

Fasciné par la découverte d'un crâne en sucre, les calaveras de dulce, Alan Glass se rendra plusieurs fois au Mexique pour s'y établir définitivement dès le milieu des années soixante.

Si son esthétique prépondérante s'illustre au plan de l'assemblage et de la juxtaposition d'objets hétéroclites et de mots, notamment avec ses célèbres boîtes, Alan Glass a aussi produit  bon nombre de dessins... et d'oeufs, dont le souci du détail demeure tout à fait ahurissant. Dans une entrevue accordée à Michelle Lasnier en 1965 (plus bas dans les liens complémentaires), il révélait son attrait pour l'orfèvrerie et les oeufs de Fabergé.

Alan Glass - Oeuf, sans-titre - 1978-1983, Collection particulière, Mexico

Voici une construction de 1986. Impossible de ne pas sourire devant une telle oeuvre.

Alan Glass- ABAT-JOUR AJOURE - 1986 - Collection particulière.
Claude Bernard Gallery, New York, 1991.
 Photo: Paolo Gori/ J. Paolo de Aguinaco ISBN 0-936827-21-1

En 2006, Tufic Makhlouf Aki réalise le film documentaire À travers le cristal d'Alan Glass (production Aube et Oona Elléouët-Breton). 
Voici la bande-annonce:


Alan Glass (bande annonce par Sevendoc


Une rencontre marquante. Un dernier séjour au Québec ?

Dès notre premier contact, j'ai tout de suite adoré Alan Glass. Outre sa culture phénoménale, sa gentillesse et sa grande simplicité, ce qui m'a frappé le plus chez lui est son très fort désir de création. À l'aube de ses 81 ans, il nous révélait qu'il avait encore beaucoup à faire et que le temps devenait de plus en plus précieux... Quand je lui ai demandé à quel moment de la journée il préférait travailler, il m'a répondu tout simplement: " mais...tout le temps !".

Son séjour de près de deux semaines au Québec l'avait un peu fatigué. Il s'était rendu chez de nombreux amis et connaissances, se promenant entre les Laurentides et la Beauce, en passant par la capitale nationale. De son propre aveu, il s'agissait probablement du dernier voyage dans son pays d'origine.

Je sentais aussi chez lui une certaine fébrilité pour retrouver son atelier et sa maison. La création lui manquait, manifestement. C'est avec plaisir que je lui remis un vieil alcoomètre du début du 20e siècle, avec sa petite boîte en bois de forme cylindrique, objet ayant appartenu à mon grand-père Uguay. Il l'accepta avec plaisir. Qui sait, peut-être qu'un jour il renaîtrait dans une de ses propres Cajas d'objetos varios...

Le matin de son départ, j'ai insisté pour le reconduire à l'aéroport et l'aider à transporter ses bagages. Je tenais à le revoir une dernière fois, c'était plus fort que moi. Ces quelques heures passées chez moi l'avant-veille avaient été du pur bonheur; je crois aussi qu'elles avaient mis un baume sur mon coeur encore endeuillé par le décès d'Odette.

Merci Alan !


Avec Alan Glass, à l'aéroport international de Montréal,
pour son vol de retour à Mexico, le 23 septembre 2013.

Liens complémentaires:


Alan Glass: une oeuvre insolite (Michelle Lasnier - Vie des Arts, n° 40, 1965, p. 40-45/pdf)
http://www.erudit.org/culture/va1081917/va1201508/58416ac.pdf

Alan Glass- Biografia
http://arturovillegas.com/alan/biblio.html

Le miroir du merveilleux. Alan Glass le dernier des surréalistes (Jean-Paul Gavard Perret)
http://www.arts-up.info/JPGP/JPGP_Glass_Alan.htm

México sigue siendo surrealista y siempre lo será: Alan Glass (Merry MacMasters-La Jornada)
http://www.jornada.unam.mx/2013/05/28/cultura/a04n1cul

Review of Zurcidos Invisibles, Susan Aberth (Bard University)
Journal of Surrealism and the Americas 3:1-2 (2009), 135-138 PDF
https://jsa.hida.asu.edu/index.php/jsa/article/viewFile/93/64

El ultimo de los surrealistas : Alan Glass (Sagrario Saraid)
http://sagrariosaraid.me/2013/05/28/el-ultimo-de-los-surrealistas-alan-glass/


À travers le cristal d'Alan Glass 

Brigitte Morissette, qui vit à Mexico, est une des rares journalistes à avoir écrit sur Alan Glass au Québec.

Hiver surréaliste à Mexico
http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/220778/hiver-surrealiste-a-mexico

Indignation devant la sélection du FIFA
http://www.ledevoir.com/culture/cinema/182993/indignation-devant-la-selection-du-fifa


Merci de votre lecture !

Patrice Leroux
 
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