21 avril 2014

De jeux et de ludification en entreprise

Image: courtoisie de cooldesign/FreeDigitalPhotos

Quelle est la différence entre le célèbre jeu Candy Crush et ce que l'on nomme la gamification (ou ludification) ? 

Si le premier vise d'abord un objectif purement récréatif ou de détente, voire même d'entertainment, la ludification vise plutôt des changements de comportements.  

Outre son utilisation dans certains milieux de travail, on apprend, par le biais d'un article de Harvey Shachter, Taking a business cue from games, qu'une banque espagnole s'est servie, à bon escient, d'une approche de ludification afin d'encourager et de motiver ses clients à utiliser ses services web.

Il semble que la clé du succès réside d'abord et avant tout sur l'atteinte de besoins individuels, davantage que sur des objectifs organisationnels, mis en second plan mais toujours bien présents malgré tout.

L'approche ludique ou gamification ne date certainement pas d'hier. Michael Wu offre d'ailleurs une description intéressante de la motivation, entre les théories de Maslow (1943) et celles, plus récentes de Pink (2009) dans son billet Gamification 101: the Psychology of Motivation.

Par ailleurs, Brian Burke, de chez Gartner, rappelle que la ludification vise toujours en priorité à développer certaines habiletés et ensuite à amuser, autant que possible. Mais le jeu pour le jeu n'en est pas le but.

Ainsi, même un jeu ludo-éducatif comme Où est donc Carmen Sandiego ? relèverait d'abord du jeu pur et viserait, par la bande, ou accessoirement à acquérir des connaissances puis à développer des habiletés.

Burke pense que des approches de ludification peuvent grandement bénéficier aux entreprises qui sauront en comprendre la nature, les avantages mais également les limites et les écueils. 

Si la ludification en entreprise vous intéresse, voici le lien vers le e-book gratuit (pdf) de Brian Burke : 

How Gamification Motivates People to do Extraordinary Things 


Merci de votre lecture !

Patrice Leroux

9 avril 2014

De la Charte au Village des Valeurs




Un billet spécial "Élections au Québec" pour faire changement ! 

Pas que la chose m'intéresse comme jadis (l'immobilité politique, ça use son homme !) mais le retour rapide des libéraux par une victoire aussi écrasante semble en avoir surpris plus d'un (moi compris).

On se croirait dans un mauvais épisode d'arroseur-arrosé et les "stratèges" péquistes n'ont qu'eux à blâmer. Ramener les Libéraux du gouvernement Charest, faut le faire !

Cela s'est-il joué sur l'acte manqué de la " Charte des valeurs québécoises " ou sur la peur morbide de l'indépendance et d'un improbable référendum ? Un peu des deux assurément.

Pensant pouvoir "surfer" facilement sur l'enjeu identitaire ayant permis à la défunte Action démocratique de déloger le PQ en 2007 - à titre d'opposition officielle - l'année 2013-2014 ne présentait pourtant pas de crise d'accommodements raisonnables. 

Autre temps, autre moeurs !

Même si le dossier de la Charte a été intégré de façon malhabile comme enjeu électoral - et reçu, non sans raison, avec beaucoup de réserves dans certains milieux progressistes et intellectuels - je ne crois pas qu'il ait été aussi malveillant ou mal intentionné qu'on le prétend. 

De lire que Pauline Marois a été punie pour avoir joué "de façon scandaleuse sur le terrain de l'extrême droite européenne" relève d'une malhonnêteté intellectuelle assez grossière. Ce sophisme de type pente glissante marche bien toutefois au Québec ... et renforce les préjugés anti-québécois les plus graveleux. La propagande fédéraliste fonctionne à merveille depuis des années, celle des séparatistes... beaucoup moins !

Par ailleurs, le message libéral "d'inclusivité" permettant d'afficher son...exclusivité (dans la fonction publique particulièrement) peut sembler paradoxal mais sera toujours mieux reçu car il relève des sacro-saints principes du droit individuel. 

C'est beau le droit individuel; il permet la croissance personnelle, la productivité, la création de la richesse et sûrement des retombées économiques intéressantes pour l'ensemble de la société. C'est ce qu'on veut entendre et voir réaffirmer comme "valeurs". C'est ça les "vraies affaires"...

Sauf qu'au Québec, on n'est pas très favorisé sur ce plan. On veut bien mais on n'y arrive pas. Les"vraies affaires" sont celles que nous révèle la Commission Charbonneau depuis quelques temps déjà.

Se pourrait-il que les "vraies affaires" et donc nos "vraies valeurs" prennent la forme de l'avidité (dont la corruption), de l'ambition personnelle (démesurée), de l'envie (jalousie de la réussite de l'autre), de l'indifférence (confort compris) et de l'avarice (peur de perdre de l'argent dont on dispose très peu de toute façon) ? Ma foi, on dirait une liste tirée des sept péchés capitaux !

Mélangeons le tout à la peur morbide de la souveraineté politique, à l'appauvrissement intellectuel, culturel et économique ambiant et vous obtenez le résultat de Brossard, un beau microcosme du 450 et du Québec tout entier finalement. Belle couardise !

L'avenir ne s'annonce pas très rose dans "La belle province" canadienne. Même avec une grande profession de foi fédéraliste, les problèmes structurels du Québec (tant au plan des ressources humaines que matérielles)  risquent de s'enliser pendant encore très très longtemps.

Une chance, on a le Village des Valeurs, les vraies de vraies valeurs ! On en verra de plus en plus dans nos villes et villages, tout près des Dollarama et autres Aubaineries du genre.

Alain Dubuc ne pouvait aussi bien dire lorsqu'il écrit que "Couillard incarne bien les traditions du PLQ, une valeur refuge qui, dans notre paysage politique, représente la continuité et la stabilité" (source).

C'est-y pas beautiful ça ?

La continuité et la stabilité dans la médiocrité.

Merci de votre lecture !

Patrice Leroux




 
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