27 novembre 2010
11 novembre 2010
7 novembre 2010
Le curateur de contenus (1e partie)
Aussi incroyable que cela puisse paraître, certains analystes prédisent que d'ici quelques années, le contenu du web doublerait à toutes les 72 heures.
C'est ce que nous rappelait Rohit Bhargava dans son Manifesto for the Content Curator : the next big Social Media Job of the Future ?
En fait, même les données techniques d'entreprises devaient doubler à toutes les 11 heures à partir de 2010, selon une étude d'IBM publiée en 2006 et intitulée The toxic terabyte: How data-dumping threatens business efficiency. Voici un ancien article de ZDNet à ce propos.
Peu importe les prédictions, on sait tous que le Web offre une énorme quantité d'informations augmentant d'heure en heure. Combien de billets, de commentaires, de tweets, d'articles divers, de vidéos, de photos, etc., ont été mis en ligne depuis que vous avez commencé à lire ce billet ? Dire beaucoup serait un euphémisme...
Comment donc, dans cette optique, chercher, trouver, filtrer, organiser et partager de grandes quantités d'informations pertinentes sur un enjeu ou un sujet précis ? Qui peut faire ce travail tout en tenant compte du contexte particulier, des valeurs, des objectifs et des ressources d'une organisation ? Et qui peut y arriver sur une base quasi continue (web en temps réel oblige) ?
Le curateur de contenus.
Tom Foremski, dans son excellent article du 3 novembre 2010 Humans vs machines: Aggregation vs curation, souligne que le curateur de contenus choisit et trie les informations les plus pertinentes tandis que l'agrégateur collecte le plus d'informations possibles sur un sujet donné. Le premier joue donc un rôle qualitatif alors que celui du second demeure plus quantitatif.
Bien que le mot curateur ait une connotation particulière au Québec, et peut-être même ailleurs dans la francophonie, il risque, un jour, d'être équivalent au mot anglais.
Je n'aime pas beaucoup le mot conservateur qu'il faut préférer, dit-on, au mot curateur, du moins dans le domaine des musées par exemple. Pourtant le conservateur de musée jouerait un rôle semblable à celui d'un curateur de contenus. Le conservateur de musée sélectionne des oeuvres selon une thématique liée à une exposition ou à une rétrospective particulière... et selon toutes sortes de variables internes comme externes.
Ni tout à fait "conservateur" ni même "éditeur" de contenus dans son sens le plus stricte, le curateur de contenus aura sans aucun doute un rôle très important à jouer dans les organisations. Le poste qui s'y rapproche le plus est celui de CCO (Chief Content Officer).
Mais le CCO peut utiliser le contenu pour établir des relations avant même qu'un produit ou service soit lancé. Dans cette perspective, ou encore par le biais d'une politique éditoriale déterminée, le contenu devient non seulement un outil de marketing mais aussi un outil de rétroaction très puissant. Un bon CCO s'assurera aussi du soutien d'un ou de quelques gestionnaires de communautés.
Sans vouloir créer des silos absolus, je dirais que le curateur de contenus aura un rôle assez différent dans l'organisation, et d'autres types de responsabilités.
Il ou elle (et il y aura probablement davantage de curatrice que de curateur) agira comme un guide "suprême" vers les ressources les plus pertinentes et les plus fraîches du moment, et selon des besoins très précis en information.
On pourra compter sur cette personne pour prendre des décisions rapides et éclairées, basées entre autres, sur de l'information filtrée. Choisir le bon grain de l'ivraie, voilà ce qui différencie le curateur de l'agrégateur.
On pourra toujours invoquer l'origine latine du mot: curare, c.-à-d. "prendre soin de..." pour définir les tâches du curateur. Quant au mot curation, on l'employait jadis en médecine pour décrire les moyens utilisés pour la guérison d'une maladie...
Bien entendu, quand un blogueur propose un choix "éclairé" de liens dans un billet, on songe tout de suite à un curateur de contenus. On pourrait en dire autant pour les sites de signets sociaux tel que celui de mon propre compte Delicious.
Mais ces derniers exemples relèveraient davantage de l'agrégation que de la curation de contenus. Il y manquerait parfois des éléments d'informations plus riches et variés, de contexte ainsi que de "temps réel".
Dans mon prochain billet, je vous parlerai de deux nouveaux outils dits de curation: Storify et Pearltrees.
Merci de votre lecture !
PL
C'est ce que nous rappelait Rohit Bhargava dans son Manifesto for the Content Curator : the next big Social Media Job of the Future ?
En fait, même les données techniques d'entreprises devaient doubler à toutes les 11 heures à partir de 2010, selon une étude d'IBM publiée en 2006 et intitulée The toxic terabyte: How data-dumping threatens business efficiency. Voici un ancien article de ZDNet à ce propos.
Peu importe les prédictions, on sait tous que le Web offre une énorme quantité d'informations augmentant d'heure en heure. Combien de billets, de commentaires, de tweets, d'articles divers, de vidéos, de photos, etc., ont été mis en ligne depuis que vous avez commencé à lire ce billet ? Dire beaucoup serait un euphémisme...
Comment donc, dans cette optique, chercher, trouver, filtrer, organiser et partager de grandes quantités d'informations pertinentes sur un enjeu ou un sujet précis ? Qui peut faire ce travail tout en tenant compte du contexte particulier, des valeurs, des objectifs et des ressources d'une organisation ? Et qui peut y arriver sur une base quasi continue (web en temps réel oblige) ?
Le curateur de contenus.
Tom Foremski, dans son excellent article du 3 novembre 2010 Humans vs machines: Aggregation vs curation, souligne que le curateur de contenus choisit et trie les informations les plus pertinentes tandis que l'agrégateur collecte le plus d'informations possibles sur un sujet donné. Le premier joue donc un rôle qualitatif alors que celui du second demeure plus quantitatif.
Bien que le mot curateur ait une connotation particulière au Québec, et peut-être même ailleurs dans la francophonie, il risque, un jour, d'être équivalent au mot anglais.
Je n'aime pas beaucoup le mot conservateur qu'il faut préférer, dit-on, au mot curateur, du moins dans le domaine des musées par exemple. Pourtant le conservateur de musée jouerait un rôle semblable à celui d'un curateur de contenus. Le conservateur de musée sélectionne des oeuvres selon une thématique liée à une exposition ou à une rétrospective particulière... et selon toutes sortes de variables internes comme externes.
Ni tout à fait "conservateur" ni même "éditeur" de contenus dans son sens le plus stricte, le curateur de contenus aura sans aucun doute un rôle très important à jouer dans les organisations. Le poste qui s'y rapproche le plus est celui de CCO (Chief Content Officer).
Mais le CCO peut utiliser le contenu pour établir des relations avant même qu'un produit ou service soit lancé. Dans cette perspective, ou encore par le biais d'une politique éditoriale déterminée, le contenu devient non seulement un outil de marketing mais aussi un outil de rétroaction très puissant. Un bon CCO s'assurera aussi du soutien d'un ou de quelques gestionnaires de communautés.
Sans vouloir créer des silos absolus, je dirais que le curateur de contenus aura un rôle assez différent dans l'organisation, et d'autres types de responsabilités.
Il ou elle (et il y aura probablement davantage de curatrice que de curateur) agira comme un guide "suprême" vers les ressources les plus pertinentes et les plus fraîches du moment, et selon des besoins très précis en information.
On pourra compter sur cette personne pour prendre des décisions rapides et éclairées, basées entre autres, sur de l'information filtrée. Choisir le bon grain de l'ivraie, voilà ce qui différencie le curateur de l'agrégateur.
On pourra toujours invoquer l'origine latine du mot: curare, c.-à-d. "prendre soin de..." pour définir les tâches du curateur. Quant au mot curation, on l'employait jadis en médecine pour décrire les moyens utilisés pour la guérison d'une maladie...
Bien entendu, quand un blogueur propose un choix "éclairé" de liens dans un billet, on songe tout de suite à un curateur de contenus. On pourrait en dire autant pour les sites de signets sociaux tel que celui de mon propre compte Delicious.
Mais ces derniers exemples relèveraient davantage de l'agrégation que de la curation de contenus. Il y manquerait parfois des éléments d'informations plus riches et variés, de contexte ainsi que de "temps réel".
Quels outils pour ce nouveau rôle émergent de curation ? Qui s'en sert aujourd'hui et qui peut s'en servir demain ?
Dans mon prochain billet, je vous parlerai de deux nouveaux outils dits de curation: Storify et Pearltrees.
Merci de votre lecture !
PL
Quelques liens complémentaires:
Curation Vs Agregation (James Burke)
http://storify.com/deburca/curation-vs-aggregation
Storify facilite le « journalisme de réseaux sociaux »(Media Trend)
http://www.themediatrend.com/wordpress/?p=3487
Curation Vs Agregation (James Burke)
http://storify.com/deburca/curation-vs-aggregation
Storify facilite le « journalisme de réseaux sociaux »(Media Trend)
http://www.themediatrend.com/wordpress/?p=3487
Content is no longer King: Curation is King (Steve Rosenbaum)
http://www.businessinsider.com/content-is-no-longer-king-curation-is-king-2010-6
http://www.businessinsider.com/content-is-no-longer-king-curation-is-king-2010-6
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