Mon cours portant sur la gestion de crise m'a permis de faire quelques mises à jour sur son contenu, notamment en y ajoutant quelques diapos sur la toute québécoise crise Oasis. Ayant aussi beaucoup apprécié le rapport du CIRANO intitulé La réputation de votre
entreprise : est-que votre actif le plus stratégique est en danger ? (Nathalie de
Marcellis-Warin et Serban Teodoresco, Rapport Bourgogne, CIRANO, avril 2012),une de ses parties est même devenue une lecture obligatoire (ou fortement suggérée...).
3e partie (page 29 à 44)-Comment créer une entreprise avisée en
matière de réputation.
Enfin, voici aussi un autre choix de ressources quelque peu hétéroclite mais dans le ton de la thématique. Comme s'il n'y en avait déjà pas assez dans la présentation même... ;-)
Les plateformes collaboratives de type RSE (réseau social d'entreprise) inspirées des réseaux sociaux grand public peuvent-elles vraiment créer un espace numérique qui permette aux individus de valoriser leurs propres compétences ainsi que celles des autres ? Le partage et la collaboration d'idées peuvent-elles mener à une véritable intelligence collective de l'entreprise ? Le réseau social d'entreprise (RSE) peut-il - et en Francea fortiori - s'affranchir des barrières hiérarchiques ou même des silos ? Jérôme Chirat, directeur commercial chezWeb2M, le croit. À titre d'éditeur du RSE Oolaop, Web2M et Alhena Conseil commanditent un Livre Blanc intitulé Réseaux sociaux d'entreprise. Vous pouvez le télécharger à partir de http://reseaux-sociaux-entreprise.net/.
Bien que je ne sois pas très à l'aise avec l'apparente anonymité des fondateurs d'Oolaop, le Livre Blanc n'a rien d'anonyme : tous les contributeurs/experts sont bien présentés et ils sont assez nombreux. À commencer par Anthony Poncier - sans doute un des plus connus de ce côté de l'Atlantique - qui offre une belle mise en contexte de la RSE. Ce Livre Blanc offre donc sept avis d'experts, deux témoignages de type "retours d'expérience" mais également les points de vue de cinq jeunes de la "génération Y" au sujet des entreprises dotées d'un RSE et la façon dont ils l'utiliseraient au quotidien. Les réponses sont franches et rafraichissantes; elles démontrent aussi à quel point le nouvel écosystème de l'information et de la communication modifiera en profondeur la nature du travail. Voici, sans ordre précis, les faits saillants que je retiens de ce Livre Blanc.
La communication en soutien au RSE
Philippe Gérard, un des collaborateurs du rapport, rappelle que seulement 23% des entreprises de France offrent un RSE (selon cette étude Cegos de 2012), d'où l'importance de "construire une nouvelle culture d'entreprise" et de pouvoir compter sur l'influence et les appuis d'une forte direction des communications (j'y ai toujours cru à cela). Ne serait-ce aussi que pour soutenir et appuyer les employés à se construire une empreinte numérique interne et professionnelle. Peut-elle être la même qu'une empreinte externe et personnelle ? Doit-on et peut-on les séparer ? Il semble aussi que certaines craintes des employés soient en partie justifiées : accès aux données personnelles et évaluation de la performance. Une direction des communication capable de donner l'heure juste, d'établir clairement les règles du jeu, serait en mesure d'aider les employés à s'approprier le RSE et à leur donner davantage confiance. Faut-il reconsidérer les conditions d'expression des employés ? La direction des communications peut-elle, seule, encourager et distinguer les contributions de qualité ? Peut-elle aussi décourager la création de nouveaux silos, soient-ils numériques ? L'intervention de Philippe Gérard est particulièrement éclairante sur tous ces plans. Je retiens une phrase clé: "[...] la richesse de la base des profils et des compétences repose sur la totalité des acteurs internes."
Un RSE pour les ressources humaines À propos des RH, justement, Jean-Noël Chaintreuilpropose son point du vue, très éclairant et bien vulgarisé. Le RSE en RH vise non seulement le renforcement du lien social et de la cohésion d'entreprise mais aussi, dans les meilleures conditions, l'accroissement de l'innovation (le nerf de la guerre et de la compétitivité). Enfin, le RSE peut également pencher dans la balance quand vient le temps de choisir un employeur (pensons aux natifs du numérique dont la vie...numérique est une seconde nature...).
Transformer l'organisation par l'apprentissage social (Social Learning) L'organisation communicante et surtout apprenante est une autre facette importante de la nouvelle entreprise. À ce chapitre, Frédéric Domonrappelle que l'apprentissage (l'acquisition de connaissances et le développement de compétences) s'acquiert à 70% par l'activité et l'expérience in situ, c'est à dire sur le lieu de travail même; 20% par le contact et l'interaction avec les autres et seulement 10% par la formation.
Le collaborateur fait une mise en garde sérieuse: l'apprentissage social (social learning) va bien au-delà des outils 2.0. Impossible de créer dans le virtuel des comportements et des attitudes qui n'existent pas dans le réel. Un environnement baignant dans la confiance, permettant le droit à l'erreur, donnant du temps et de la reconnaissance est une condition essentielle, 2.0 ou non. La culture d'abord et les outils ensuite !
Implanter un RSE
Pour sa part, Jean-François Ruiz explique les divers concepts liés au RSE (entreprise en réseau, étendue, dématérialisée, etc.). Son approche sur la manière d'implanter un RSE n'est pas sans rappeler, en partie, les socio-types Intranet 2012 présentés à Webcom-Montréalen mai 2012 par Isabelle Reyre.
Un Facebook et un Twitter dans mon Intranet ?
Par ailleurs, l'utilisation d'internet, dans le
domaine privé, aurait également incité les employés à devenir plus exigeants
sur les performances et les fonctions d'un RSE. C'est ce que souligne Jean-Luc Abelin dans Retour d'expérience : la solution RSE Lafarge.
Cela rejoint, en partie, la grande question que Charles Frédéric posait lors de sa présentation à Montréal : pourquoi
les outils de partage et de collaboration grand public (Twitter,
Facebook, Instagram et autre YouTube) n'arrivent-ils pas à percer le
marché interne avec la même force ? Sa présentation est ici. Enfin, petit retour du côté de Jérome Chirat qui explique le potentiel et les fonctions d'un RSE comme celui qu'offre Oolaop. Il y en a beaucoup. Sans la nommer précisément, Chirat aborde l'enjeu de la curation en entreprise par le biais du filtre humain, quantitatif et qualitatif (commentaires de la communauté), susceptible de mener à la création et à l'innovation. Par contre, bien que chacun puisse être un veilleur dans l'âme, le curateur de contenus jour un rôle spécifique, tout comme l'animateur de communautés (community manager).
Ce Livre Blanc est une belle réalisation. Il offre plusieurs pistes de réflexion ainsi qu'un ensemble de questions fondamentales que tout gestionnaire d'entreprise doit se poser dans l'optique de la mise en oeuvre d'un RSE.
Les objectifs ? Comprendre l'univers des médias d'aujourd'hui: savoir comment répondre aux demandes d'entrevue, d'une part, et susciter leur intérêt envers la recherche et l'érudition, d'autre part. J'ai d'abord été assez surpris par la méconnaissance de plusieurs à propos des services médias offerts à la communauté universitaire. Dans cette optique, je ne regrette pas du tout de leur en avoir parlé et de l'avoir illustré aussi.
Bien entendu, j'ai également insisté sur l'importance d'établir son empreinte numérique, appuyé,entre autres, par l'excellent billet du professeur et chercheur Ryan Cordell (Northeastern University): Creating and Maintaining a Professional Presence Online: A Roundup and Reflection. Les doctorants présents provenaient de divers horizons: de spécialistes en immunologie moléculaire comme Jean-Simon-Fortin, aux anthropologues tels queLaurentine Mefire Mouchingam, en passant par des professionnels en évaluation de la santé comme Linda Rey. J'ai beaucoup apprécié le contact avec ces gens curieux, rigoureux, ambitieux, intéressés et intéressants. Voici la présentation: