Image courtoisie de Pixabay/xresch- CCO Court extrait tiré d'un chapitre à paraître dans la nouvelle édition 2018 des Relations publiques dans une société en mouvance (PUQ). Le chapitre en question porte sur la "gestion de la présence dans les médias sociaux". |
Les médias socionumériques offrent tous
certaines mesures pour connaître l’appréciation des publications et
interventions des gestionnaires de communauté. Les réactions rapides de type «
j’aime », les partages et les retweets, par exemple, sont d’assez bons
indicateurs, tout comme l’absence de réactions... qui peut être bien révélatrice.
Ces mesures restent intéressantes car elles confirment ou non le bien-fondé de
la politique éditoriale adoptée par l’organisation.
Le taux d'engagement: la mesure la plus appréciée
Le taux d'engagement: la mesure la plus appréciée
Toutefois, c’est le taux d’engagement qui
semble le plus apprécié de la part des gestionnaires interviewés [...].
Par taux d’engagement, il faut comprendre ici la
possibilité offerte aux membres de la communauté de devenir des participants à
l’endroit des contenus proposés. L’interaction humaine constitue la base et
l’essence de la vie en général et par extension, de toute organisation.
Devant
l’avènement des médias sociaux et de leur énorme potentiel, les organisations,
pour survivre, évoluer et se transformer, doivent elles-mêmes devenir des
entités sociales. Les technologies et le monde connaissent de grands
bouleversements depuis plusieurs années mais la nature humaine n’a pas changé
tant que ça; elle ressent toujours les besoins fondamentaux d’interaction, de
dialogue, de validation et de participation dans toutes sortes de dynamiques
sociales.
Pour une "architecture de l'écoute" organisationnelle
Pour une "architecture de l'écoute" organisationnelle
Les médias socionumériques le permettent et les organisations qui le
comprennent auront un net avantage sur celles qui s’en servent uniquement comme
moyens de simple diffusion, plutôt que comme outil d’interaction sociale et surtout d'écoute. Voir à ce sujet la formidable étude de Jim Macnamara: Creating an "architecture of listening" in organizations (pdf).
Si les indicateurs de mesure les plus
standards portent sur l’évaluation du résultat de la communication sortante ou
de la performance des contenus, l’évaluation de l’écoute comporte davantage de
défis comme le souligne Jim Macnamara.
Gestion et analyse des données
Gestion et analyse des données
Dans cette
perspective, les gestionnaires de communautés doivent savoir comment
interpréter un nombre encore plus considérable d’informations, les comprendre
en temps réel et agir en conséquence.
Selon Amy Thurlow (Tisch, 2017, p. 6, pdf), la
gestion et l’analyse des données, combinées aux capacités stratégiques, sont
les « secrets de la réussite des relations publiques »
contemporaines.
Il faut donc s’approprier une culture de la recherche et de
l’analytique pour appuyer une présence soutenue et efficace dans les médias
socionumériques.
La question du rendement du capital investi (return on investment)
Tel que souligné plus haut, les mesures dites médiatiques (le nombre d’adeptes ou d’abonnés, les «
j’aime » de Facebook, le nombre de partage, les retweets, etc.) ne sont pas
nécessairement des indicateurs fiables du rendement du capital investi.
En
fait, les hauts dirigeants, de la PDG au directeur financier, y sont
généralement peu sensibles. C’est une des thèses centrales de l’auteur
américain d’origine française Olivier Blanchard (Blanchard, 2011).
À titre de
gestionnaire de communauté, il faut pouvoir aborder cet aspect avec son
supérieur. Le rendement du capital investi concerne l’enjeu de l’imputabilité
financière.
L’entreprise dépense de l’argent en matière de ressources
matérielles et humaines pour ses médias socionumériques; elle veut
habituellement savoir comment et combien les activités lui rapportent.
Par
exemple, quel est l’impact financier des 40 000 visionnements de la dernière
vidéo déposée sur le canal YouTube de l’organisation? Comment en justifier les
coûts? L’augmentation significative des abonnés Facebook a-t-elle eu une
incidence sur les chiffres de vente ou sur le nombre de participants à un
événement?
Si le gestionnaire de communauté est en mesure de s’aligner sur les
objectifs d’affaires de son entreprise et de démontrer l’impact financier de
ses activités par une analyse rigoureuse qui va au-delà des critères
médiatiques ou de portée, la justification du poste et des budgets alloués ne
s’en porteront que mieux. Et la fonction continuera aussi à prendre du galon!
Merci de votre lecture !
Patrice Leroux