11 septembre 2011. 10e anniversaire d'un incident marquant. Une catastrophe nord-américaine impensable; un acte de terrorisme innommable.
On a tous été ébranlés par les images saisissantes de l'événement; certains plus directement, au premier chef les New Yorkais de Manhattan et des environs, les autres par le biais des nouvelles télévisées.
Je me souviens qu'en ce lundi matin fatidique, je me rendais au bureau. Sur les ondes de Radio-Canada, Marie-France Bazzo avait annoncé, peu après avoir pris l'antenne de 9h, qu'un avion s'était écrasé sur une des tours...
C'est un plus tard qu'on se rendrait tous compte de la gravité de l'événement...
Plus personnellement, j'étais très inquiet pour mon beau-frère Greg, à l'époque CFO pour une grande société informatique située au New-Jersey. Bien qu'il y travaillât, il habitait à Manhattan et faisait le trajet quotidiennement en train. Heureusement, on apprit durant la journée qu'il était déjà au bureau lorsque le premier avion s'écrasa. Ce n'est qu'une semaine plus tard qu'il put regagner son appartement. Voilà pour ma petite histoire de proximité.
Mais il y en a des milliers d'autres avec des conséquences autrement plus graves... David Usborne a écrit un superbe article sur le sujet :
9/11: The day that changed my city.
J'aime pouvoir dire que New York, c'est aussi "ma" ville, bien que je n'y ai jamais habité très longtemps. C'est une histoire d'amour qui a débuté à la fin des années 60 et au début des années 70. Enfant, mes parents m'y amenaient assez régulièrement. Déjà, je sentais bien qu'elle était différente des autres grandes villes du monde. Il y avait là une énergie et une effervescence qu'on ne retrouve pas ailleurs.
J'ai eu la chance de voir les tours en construction mais c'est beaucoup plus tard, en août 1987, que je les vis de très près. Mon ami Jean-Pierre Azar m'avait invité à le rejoindre à l'occasion d'une fête de reconnaissance offerte par Merill Lynch. Un matin, il me propose de faire une petite visite inusitée de Manhattan. Incrédule, j'accepte avec plaisir. Le périple débute en taxi et se termine près du port où un hélicoptère nous attendait... Manhattan à vol d'oiseau, trente minutes de grand bonheur, les tours à quelques centaines de mètres, un souvenir saisissant. Merci JP !
Depuis 2001, j'y suis retourné à plusieurs reprises, près d'une fois par année en fait, profitant de la chambre d'hôtel de ma femme qui y allait par affaires. C'était pour moi un pèlerinage culturel. Parmi mes plus beaux souvenirs, il y a cet après-midi de théâtre au vieux
Booth, en décembre 2002. Paul Newman y tenait l'affiche après presque 40 ans d'absence sur Broadway. J'avais réussi à obtenir un billet debout à 20 dollars et voir ce classique américain:
Our Town de Thornton Wilder.
Cet été encore, j'y suis retourné à plusieurs reprises. Ma fille a eu la chance de suivre un cours de photographie au
Parsons New School of Design. Elle nous a fortement suggéré d'aller au Metropolitan Museum où on y présentait une rétrospective époustouflante du designer
Alexander McQueen; un autre moment fort. Merci Clo !
Lors de tous mes périples new-yorkais, il y a un seul endroit où je ne suis jamais retourné :
Ground Zero. Par gêne, par pudeur, par déni ou tristesse, je n'arrive pas à saisir encore tout à fait pourquoi.
Voici une photo prise par ma fille rue West Broadway à SoHo en juillet dernier. Elle représente, pour moi, la joie de vivre, l'énergie et aussi l'espoir qui n'ont jamais quitté New York.
Merci de votre lecture.
Patrice Leroux