Une mise à jour de mon cours portant sur le blogue me permet de faire une mise au point sur ce moyen exceptionnel d'édition, d'autant plus que bloguer est une activité pédagogique obligatoire.
Les gens bloguent-ils autant qu'avant ? Non... et oui. Si les jeunes de 12 à 17 ans ont largement abandonné leur blogue au profit des Facebook, Twitter et Tumblr de ce monde (on parle d'une chute de 50% aux USA depuis 2006), la rédaction de billets n'est pas en déclin chez les plus âgés.
Selon l'étude du Pew Internet & American Life Project - Generations 2010 - le nombre de blogueurs de 18 à 33 ans avait baissé de 2% seulement entre 2008 et 2010, tandis que le nombre de blogueurs âgés de 33 à 45 ans augmentait de 6%. On est loin d'un grand déclin ! 323 millions de visiteurs uniques avaient accédé au canal Blogger en 2010 et la popularité de WordPress ne reculait aucunement, au contraire.
On semble donc se diriger vers une certaine stabilité ou plutôt, comme le souligne Matt Mullenweg dans son billet Blogging Drift, vers une sorte de continuum fait de multiples canaux, et dans lequel les internautes, toutes générations confondues, deviennent de plus en plus à l'aise avec la publication de données. Mais cette activité d'édition (plutôt courte il est vrai) se fait sur une multitude de canaux et, de plus en plus, à partir de plateformes mobiles...
On relaie ou on propulse des bribes d'information avec Twitter; on en partage d'autres sur Facebook ou Google+, on y intègre une vidéo de YouTube, une photo de Flickr ou une présentation de SlideShare, etc. Et tous ces canaux peuvent aussi s'intégrer à un blogue, bien entendu...
Les webservices, que certains comprennent comme étant aussi des API, permettent, à divers degrés, de faire interagir des canaux (ou des services) avec d'autres. Ce sont des applications composites ou mashups...
Les spécialistes informatiques appellent aussi cela l'interopérabilité. Pensez aux cartes géographiques affichées sur des sites de tourisme ou de commerce mais proposées par Google Maps. Sur ma propre page LinkedIn, mes contacts ont accès à mes tweets (de Twitter), à mes présentations (de SlideShare), aux livres qui m'intéressent (d'Amazon) ainsi qu'à mon CV (de Box.net).
Mais qu'en est-il du blogue plus traditionnel ? De l'édition plus profonde ? De la voix unique devenue niche particulière ? Des traces de l'empreinte numérique reprises par Google pour cause de fraîcheur sémantique? De la découverte de liens riches et insoupçonnés ? Les lecteurs en raffolent !
Il y a tout juste un an, eMarketer a fait part de son étude sur les lecteurs américains de blogues. On la retrouve ici. On y constate plutôt que leur nombre augmentera sensiblement d'ici 2014. Rien d'époustouflant, mais on est quand même loin du déclin annoncé...
Par ailleurs, Mitch Joel, dans un excellent billet intitulé The Future of Blogging Might Surprise You, explique sans ambages la situation présente du blogue:
"As blogging took hold, the ability to publish in images, audio and video pushed social media into many different directions and - as with all things - the content that was easiest to produce and publish (like snapping a picture or shooting a quick video) replaced the not-so-easy task of putting your thoughts into words. Blogging was always hard, because writing is hard. Everyone is not a writer. Everyone is not a blogger."
Enfin, grande ironie du sort, Joel souligne que ce sont les grands groupes de média qui adoptent aujourd'hui massivement le blogue, leur ancien mouton noir. La frontière entre la couverture traditionnelle (imprimé, radio et télé) et le blogue s'estompe au point de devenir fluide et presque transparente.
Bloging is Dead Just like the Web is Dead titrait avec sarcasme Mathew Ingram.
Merci de votre lecture.
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