Source: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/07/25/002-bell-verizon-craintes.shtml |
"Les prix du sans-fil au Canada sont de 40% supérieurs à ce qu’ils sont dans les autres grandes nations développées" annonçait cet article de Radio-Canada International à la fin juin 2013.
En juillet 2013, le site Openmedia.ca publiait le billet suivant écrit par David Christopher:
Confirmed: Canadians pay some of the highest prices for some of the worst telecom service in the industrialized world.
Pourtant, à travers un blitz médiatique d'envergure, Bell informe les consommateurs que les prix du sans-fil seraient plutôt de 40% inférieurs à ce que payent les citoyens américains pour une utilisation moyenne.
Voir aussi: Lettre ouverte de George Cope (PDG de Bell) à tous les Canadiens
La compagnie craint donc l'arrivée éventuelle du géant américain Verizon, car ce dernier profiterait d'une "faille" de la réglementation canadienne lui permettant d'acheter deux blocs du spectre 700 MHZ (sur les quatre mis aux enchères), alors que les compagnies canadiennes peuvent en acheter qu'un seul chacun (Bell, Rogers ou Telus).
Source: http://www.bell.ca/Styles/common/fr/all_regions/pdf/failles-politique-services-sans-fil.pdf |
Voir: Les trois grandes failles dans la politique sur les services sans fil nuisent au Canada et aux Canadiens (selon Bell) PDF
La politique canadienne interdit aussi aux trois grandes entreprises canadiennes des télécommunications de se porter acquéreur de plus petits fournisseurs de services sans-fil du Canada (Wind ou Mobilicity). Mais elle ne l'interdit pas aux entreprises de télécommunications américaines... ce qui leur permettrait d'entrer dans le marché canadien.
Bien entendu, il n'existe pas non plus de réciprocité dans le sens où on permettrait à des compagnies canadiennes de pénétrer le marché américain du sans-fil...
Bell a sans doute raison de crier au loup. Quelle différence avec le 20e siècle où tout lui était presque permis. C'était la belle époque de ce que plusieurs observateurs appelaient le nationalisme technologique.
Le grand spécialiste des télécommunications canadiennes, Robert. E. Babe, dans son Telecommunications in Canada (1990) affirme d'ailleurs que la prédominance historique de Bell en Ontario et au Québec, est surtout due à ses privilèges gouvernementaux ainsi qu'à des pratiques d'affaires dites de prédation, plutôt qu'à des avantages techniques ou d'un service hors-pair (voir le chapitre Independent Telephones).
Quoi qu'il en soit, s'il n'y a sûrement pas d'avantages pécuniaires pour les investisseurs de Bell, Telus ou Rogers de voir arriver Verizon, y en aurait-t-il pour les consommateurs de sans-fil ? Les prix baisseraient-ils avec davantage de concurrence ? Rien n'est moins sûr.
En fait, si on peut penser, comme l'affirme Bell, que les Canadiens paient moins chers leurs forfaits sans-fil que les Américains, devrait-on s'entendre pour souligner que, par rapport aux Européens (et aux Asiatiques), l'ensemble des Nord-Américains déboursent des sommes substantielles pour des services comparables et souvent inférieurs ?
Il serait peut-être temps qu'à l'ère de la mobilité et de la mondialisation, on se compare à d'autres continents dont l'Europe !
Examinez ce comparatif des forfaits mobiles avec appels et SMS illimités (France):
http://www.cours2physique.com/telephonie-mobile/comparatif-forfaits-appels-illimites.html
Qu'en pensez-vous ? Se fait-on avoir en Amérique du Nord ?
Merci de votre lecture !
Patrice Leroux