31 mars 2015

Et la courtoisie ? Bordel !


Image: courtoisie de Chanpipat/freedigitalphotos.net

Je suis estomaqué par le manque de courtoisie - voire de politesse - élémentaire chez de nombreuses personnes qui tantôt me demandent un renseignement ou exigent un service. 

N'étant tout de même pas sensible à ce point (j'en ai vu bien d'autres dans ma vie), je me demande quelles peuvent être les conséquences, à moyen ou à long terme, de ce manque flagrant de savoir-être...

Il s'agit d'un phénomène que je trouve assez récent, de mon point de vue en tout cas, mais qui me taraude au point où je me décide à en faire un billet...

Par exemple, dans le cadre des projets de stage que j'approuve, j'écris (par courriel) aux futurs stagiaires ce qui est exigé et attendu de leur part en matière de remise de travaux, que je suis à leur disposition pour toute question liée à cette expérience de terrain ou en cas de pépin, leur souhaite bonne chance, que mon assistante va les inscrire au cours crédité, etc. 

Or, pour les trois derniers envois de cette nature, je n'ai reçu aucune rétroaction, aucun remerciement ni signe de vie (contrairement aux années passées...). 

Tout dernièrement encore, un ancien étudiant me demandait de lui faire parvenir un plan de cours de 2002 (oui, 2002!) pour une demande d'équivalence... Il m'a laissé un message téléphonique puis un courriel dans la même heure, et sans préciser, au début, le trimestre ni l'année du cours.... J'ai dû lui demander par écrit. Finalement, je trouve le plan en question et lui envoie... Pas un seul mot de sa part par la suite...

Dernier cas: une ancienne étudiante (une autre), par le biais de LinkedIn, me demande de lui fournir deux ou trois références d'entreprises "très fiables" en conception de sites web; elle veut proposer à son patron une refonte de site. 

Je lui envoie donc trois noms d'entreprises (petite, moyenne et grande) avec références et contacts; je souligne aussi les forces de chacune... Aucune réponse à la suite de mon envoi ! J'avais tout de même pris une bonne dizaine de minutes pour lui répondre (et peut-être même un peu plus...) 

Je trouvais cela tellement curieux que je lui ai réécrit après deux semaines pour savoir si elle avait bel et bien reçu ma réponse...sait-on jamais ! "Oui, dit-elle, désolée de n'avoir pas accusé réception... En fait, je n'ai pas réussi à convaincre mon patron de refaire le site." 

Curieux ! Parce-qu'elle n'a pas réussi à convaincre le patron, cela n'exigerait donc pas de dire un simple merci... Mes informations deviennent inutiles à ce point ? 

Qu'est-ce qu'on peut tirer de ce genre de comportement ? Est-ce la faute du  "numérique" où la relation demeure plus anonyme ?  Toutefois, cet anonymat apparent mène à des comportements autrement plus fâcheux qu'une simple absence de courtoisie...

Cependant, je persiste à croire que politesse et courtoisie rendront toujours de grands services à ceux et celles qui les appliqueront couramment; les deux marquent la mémoire d'autrui... 

S'agit-il d'une "compétence" (ou d'une marque de savoir-vivre) qu'on verra éventuellement disparaître ? Certainement pas, et ceux et celles qui y recourront sortiront du lot...

Qu'en pensez-vous ? Suis-je trop vieux jeu ?

Merci de votre lecture !

Patrice Leroux






21 mars 2015

Production participative (crowdsourcing) à géométrie variable

Voici ma courte présentation consistant à "mettre la table" de la table-ronde du mardi 17 mars 2015, dans le cadre du webinaire de l'Observatoire des médias sociaux en relations publiques de l'Université Laval: Utilisation d'une communauté pour le développement d'un projet.



Comme la présentation orale demeure importante (une série d'images ne dit pas grand chose), mon intention consistait surtout à souligner que les projets de production participative (crowdsourcing) ne sont pas tous égaux. 

Pour voir l'ensemble de la présentation orale (sur YouTube) pointez votre curseur vers 2:22:45.

Je préfère, et de loin, des projets plus engageants et intellectuels comme ceux de Zooniverse ou de History Pin.

Je crois également à une forme d'éthique en production participative où les collaborateurs doivent être perçus comme des pairs et où la compréhension de la participation citoyenne (motivation) est essentielle.

Je tiens à remercier mes collègues qui ont enrichi la table-ronde: Antoine Dupin, Marc Lapointe, Myriam Claveau, Julie Gaudreault-Perron et Pierre-Étienne Beaulieu.

Je suis également très reconnaissant envers Francine Charest et toute son équipe pour leurs appuis et soutiens constants. Je suis fier et heureux de pouvoir collaborer avec vous. 

Photo: Jean-Philippe Reid



Un gros merci ;-)

Patrice Leroux

7 mars 2015

Crowdsourcing et production participative: tout un monde de différences.



Image courtoisie de Stuart Miles/freedigitalphotos.net

En vue du prochain webinaire organisé par l'Observatoire des médias sociaux en relations publiques de l'Université Laval, le 17 mars 2015, je me suis mis à rechercher des informations sur l'utilisation d'une communauté pour le développement d'un projet; c'est d'ailleurs le titre de la table-ronde que j'anime.

L’utilisation d’une telle communauté se présente sous diverses formes. 

Phénomène reconnu dans le monde anglo-saxon sous l’appellation Crowdsourcing, ce type de « production participative » où on exploite – selon la définition de Wikipedia- (ici) « la créativité, l’intelligence et le savoir-faire d’un grand nombre de personnes, en sous-traitance, pour réaliser des tâches traditionnellement effectuées par un employé ou un entrepreneur » est une définition issue du monde des affaires et du travail.

Ainsi, les libraires, les archivistes numériques, les commissaires de musées (les curateurs) et  plusieurs autres spécialistes de l’information dont les scientifiques demeurent mal à l’aise avec les mots crowd et sourcing. C'est ce que souligne Trevor Owens dans son article Digital Cultural Heritage and the Crowd (pdf). 

En effet, ce terme est trompeur dans la mesure où le succès de nombreux projets de cette nature n’a rien à voir avec une foule ou une masse anonyme de personnes et encore moins avec la notion de main-d’œuvre ou d’impartition.

Au contraire, certains des projets les plus ambitieux ont obtenu du succès grâce à la participation engagée de personnes dont la motivation repose - encore une fois dans le monde anglo-saxon - sur une longue tradition de bénévolat, mais aussi et surtout sur le besoin d’être consulté, impliqué et d’accomplir quelque chose.

Par exemple, le concours pour la meilleure annonce télé que fait l'entreprise de croustilles Doritos - perçu comme étant du crowdsourcing - peut-il être mis sur le même pied qu'un des projets de Zooniverse tel que Galaxy Zoo ou Operation War Diary ?

La plupart des personnes – une fois leurs besoins primaires atteints - vont s’identifier et soutenir des causes et des projets qui ne sont pas financiers. Ils vont plutôt s’impliquer dans des projets qui donnent un sens à leur vie, leur procure un sentiment d’appartenance.

Ce sont des projets collaboratifs faisant appel à ce type d’identité et de buts, impliquant des citoyens dans la création et le développement du bien commun qui risquent d’être les plus prometteurs. Comment y parvenir ?  Quel est le lien avec les relations publiques ? Je présente quelques cas lors de ce prochain webinaire de l’OMSRP.

Merci de votre lecture !

Patrice Leroux


 
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