4 mai 2011

Bill Cunningham New York : un superbe documentaire

Le premier long métrage documentaire de Richard Press, Bill Cunningham New York, est une superbe anthologie honorant ce grand personnage/photographe de la mode urbaine, celle de la rue en particulier. Sorti en salle il y a quelques semaines, le film est présenté au Cinéma du Parc à Montréal depuis le 28 avril dernier.

Né en 1928, Bill Cunningham photographie depuis plusieurs décennies des New-Yorkais dont le style, la tenue vestimentaire, voire le panache sortent des sentiers battus et influencent la mode. Sa chronique hebdomadaire et ses photos paraissent dans le New York Times du dimanche à la rubrique On the Street with Bill Cunningham

Il fallait raconter l'histoire de cet homme dont le parcours et le style de vie sont peu commun.

Sans plus tarder, voici le trailer :



Ce qui frappe le plus dans ce documentaire tourné dans un style qui rappelle celui du cinéma direct de l'ONF, c'est d'abord la vitalité, la curiosité, l'humanité et la passion de ce travailleur infatigable. 

On le voit arpenter les rues de Manhattan avec son éternelle bicyclette pour se rendre à un coin de rue ou dans une soirée mondaine, toujours à la recherche d'un oiseau rare à photographier, muni de son vieux Nikon. Ce qui l'intéresse avant tout, ce ne sont pas tant les mannequins qui revêtent les nouvelles collections des grands couturiers mais la faune bigarrée qui gravite autour.

Ce film nous offre également quelques moments précieux de la vie personnelle, voire quasi monastique de Bill Cunningham : dans son minuscule studio de Carnegie Hall (sans cuisine et dont la toilette se situe au bout d'un couloir); et chez sa voisine, la magnifique Editta Sherman, alors âgée de 96 ans, et dont vous pouvez voir une courte vidéo ici, dans son propre studio.

Avant de se lancer en photographie, on apprend que Bill Cunningham a d'abord été chapelier. Ses créations portait le nom de William J. Voici une rétrospective de cette époque concoctée par le New York Times et intitulée A Rare Bird's Feathers.

Presque toujours vêtu d'une veste en coton de type "Bleu de travail", il y a chez lui une simplicité et un ascétisme un peu troublant. On verra d'ailleurs un court aperçu d'une section du célèbre Bazar de l'Hôtel de Ville de la rue de Rivoli à Paris où il se les procure. 

C'est qu'on l'a suivi jusqu'à Paris où il fut reçu, en 2008, Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres. Par ailleurs, Cunningham rendra hommage à la ville à sa façon, tel que rapporté par le Women's Wear Daily:

Cunningham, who was the first journalist in America to write about Azzedine Alaïa and Jean Paul Gaultier, paid tribute to Paris as the hub of creativity, which gives him a new education every season. “We have other capitals, but it’s all in Paris. I’m not interested in celebrities with their free dresses,” he continued. “Look at the clothes, the cut, the silhouette, the color. It’s the clothes. Not the celebrity and not the spectacle.”[Source:WWDMedia, 2008]

Un des moments les plus émouvants du film apparaît justement à la fin de son discours ( et dans un des plus sympathiques franglais que j'ai pu entendre de ma vie) lorsqu'il éclate en sanglots après avoir dit:" He who seeks beauty, finds it " (celui qui cherche la beauté, la trouve).

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Merci de votre lecture.



Patrice Leroux

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