Vous vous êtes déjà demandé comment obtenir ce joli petit encadré que Google offre depuis quelque temps, à droite de sa page de résultats ? Il correspond habituellement au premier résultat organique affiché à la suite de votre requête.
Voici un exemple de résultat à propos de la présentatrice télé Pascale Nadeau:
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Le Knowledge Graph (graphique de connaissances) vise donc à fournir des informations pertinentes et précises ainsi que des informations connexes (associées) au sujet du nom, de l'objet ou du thème recherché.
Dans l'exemple ci-haut, on remarque que les informations de base proviennent en fait de Wikipedia. Notez bien que si le résultat est en anglais, on obtient le même en français aussi.
Cependant, un billet éclairant de Bill Slawski (How Google Decides What To Know in Knowledge Graph Results) nous apprend que le moteur pourrait aussi se fier sur les requêtes de ses utilisateurs pour afficher des informations.
Par exemple, si de nombreuses requêtes portent à la fois sur le président Bill Clinton, sur sa taille et sur sa femme, ces deux dernières informations paraissent dans son Knowledge Graph (voir ici). Pourtant, on remarque, encore dans ce cas, que les informations de base proviennent de Wikipedia.
À quel point les requêtes, voire l'intérêt des utilisateurs pour un sujet en particulier, peuvent-elles influencer la présence (ou non) d'un espace Knowledge Graph ?
Le billet qui m'a mis la puce à l'oreille est celui de Chris Boggs intitulé Google as a Sentiment Analysis Tool for Public Relations Professionals.
Boggs s'est demandé pourquoi - à la suite du championnat du simple féminin de Wimbledon - la gagnante française Marion Bartoli n'avait pas (en juillet 2013) de Knowledge Graph alors que son adversaire, Sabine Lisicki, en avait un.
Pourtant, les deux joueuses de tennis ont un parcours assez similaire. Se pouvait-il que les comportements des utilisateurs, par exemple leurs requêtes plus nombreuses d'images de Lisicki et leur partage de liens dans les médias sociaux aient joué en faveur de cette dernière ?
Le billet de Boggs rappelle aussi le sexisme scandaleux dont a été victime Bartoli à la suite de sa victoire (sur Twitter en particulier). Ça, c'est une autre histoire mais il y a sans doute un parallèle, sinon un lien sociologique à y faire...
Revenons à nos moutons. Voici le résultat à la suite d'une requête portant sur Janette Bertrand:
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Ici aussi, on remarque que son Knowledge Graph reprend des informations de Wikipedia. Les informations sont riches et comportent une bonne quantité de liens internes (propres à Wikipedia) et externes. La première recherche associée porte sur Jean Lajeunesse, son mari, avec qui elle a travaillé durant de nombreuses années. Le nom de Lajeunesse apparaît d'ailleurs à plusieurs reprises dans le texte même de Wikipedia (avec liens) , mais pas nécessairement ceux des autres personnalités...
Se pourrait-il que le Knowledge Graph soit conçu à la fois par des algorithmes et par une intervention humaine ?
Faut-il avoir une page Wikipedia pour obtenir un Knowledge Graph ?
Il semble que non.
Voici le résultat à la suite d'une requête portant sur mon amie (auteure et grande spécialiste du marketing Internet et du Web 2.0) Michelle Blanc:
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Michelle n'a pas (encore) son Knowledge Graph. Pourtant, sa page Wikipedia s'affiche comme troisième résultat, tout de suite après son blogue et son compte Twitter. Comment l'expliquer ? Est-ce une question de mise à jour ou de richesse de liens ? Doit-elle être associée à une organisation ou à d'autres personnalités et si oui, lesquelles ?
Par exemple, je m'aperçois, au moment de rédiger ce billet, que sa page Wikipedia ne rend pas compte de ses deux dernières publications : Médias sociaux 201 ainsi que sa biographie rédigée par Jacques Lanctôt - Un genre à part. Plusieurs autres ressources et liens qui la concernent n'apparaissent tout simplement pas non plus. Juge-t-on, chez Google, que les informations de Michelle (et les liens associés) sur Wikipedia ne sont pas assez riches pour obtenir un Knowledge Graph ?
Qu'en est-il des entreprises ?
Plusieurs organisations semblent aussi avoir un Knowledge Graph. C'est le cas de CGI. Ici encore, les informations de base proviennent de Wikipedia. Par contre, on y retrouve le cours de l'action (en date de la requête) affiché par un script dynamique. Très intéressant !
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Faut-il être "big" pour avoir son Knowledge Graph à titre d'entreprise ?
Il semble que non. La petite pâtisserie Point G du "plateau" à Montréal, semble jouir d'un tel espace. En est-ce bien un toutefois ? Pas sûr! Mais l'effet est presque le même pour un utilisateur... Contrairement à l'espace de CGI où il est possible de "signaler un problème" (voir sous son encadré), l'espace de Point G contient la mention "Êtes-vous le propriétaire de l'entreprise ?". S'agirait-il plutôt d'une tactique de Google pour un lien commandité ?
Quoiqu'il en soit, la superbe empreinte numérique que s'est forgée cette petite entreprise, au fil du temps, combinée à de nombreux avis positifs, ne sont sans doute pas étrangers à un type de présence semblable au Knowledge Graph.
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Enfin, vous aurez probablement remarqué que Point G ne semble pas avoir de page Wikipedia. Sa présence repose donc sur d'autres facteurs...
Le facteur Wikipedia
Y a -t-il un risque que le Knowledge Graph repose en grande partie sur les données de Wikipedia ? Il semble que oui. Barry Schwartz raconte l'histoire de la page Wikipedia des Cards de St-Louis, "vandalisée" pendant une courte période de temps durant les séries mondiales de 2013. Malheureusement, cette courte période de temps a été juste assez pour que Google reprenne des informations erronées (et plutôt grossières) de Wikipedia comme source, et l'affiche dans son propre Knowledge Graph de l'équipe de baseball.
Voir à ce sujet:Google Exploited Through Wikipedia During World Series For St. Louis Cardinals
Évidemment, je ne connais pas la recette de Google pour obtenir sa place au soleil du Knowledge Graph. Plusieurs spécialistes, dont le français Sylvain Peyronnet, se penchent régulièrement sur ce type de question et d'enjeu.
J'observe cependant que Google vise à passer d'un moteur d'information brute à un moteur de connaissances. Voilà un paradigme intéressant !
Enfin, pour ceux que cela intéresse, voici une mise à jour de mes notes de cours de 2013 au sujet de la question du monitoring (et/ou de la veille) comme activité fondamentale des relations publiques.
J'en profite aussi pour remercier mon collègue Benoît Descary qui a présenté - et fait la démonstration - d'un bon nombre d'outils à considérer.
3 commentaires:
Intéressant comme article. Je suis également en train de rechercher des solutions pour faire apparaître le knowledge graph sur http://www.elogweb.fr pourtant il s'affiche fonctionne avec http://www.cognacprunier.fr avec la requête Cognac Prunier est-ce grâce à Google Business ? J'ai également lu sur Google developers que l'on pouvait customiser le knowledge graph pour les entreprises mais je n'y arrive pas pour Elogweb.
Nous aussi nous cherchons à faire apparaître le fameux graph pour http://www.directionsud.fr
Voir aussi: https://en.wikipedia.org/wiki/Knowledge_Graph
:-)
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