Kelowna City Park Beach - Mai 2017 |
Le congrès annuel 2017 de la Société canadienne des relations publiques (SCRP) a eu lieu à Kelowna en Colombie-Britannique.
Parmi le programme assez relevé du congrès 2017, voici quelques informations à propos des présentations ayant attiré davantage mon attention.
The New PR Stands for Personal Recommendation de Peter Shankman n'est pas une vue de l'esprit entièrement neuve (voir ici article de PR Week de 2012 !) mais Shankman a su l'adapter à la réalité de 2017 grâce à ses talents de raconteur.
La transformation de l'espace médiatique fait en sorte que la confiance et la crédibilité se gagnent maintenant directement au travers des actions et comportements des organisations et des individus et non plus à travers l'intermédiaire de spécialistes des communications.
Les spécialistes en question gagneront la confiance et le respect du public à condition que les organisations qu'ils représentent s'engagent véritablement dans une communication ouverte, transparente et honnête. Le modèle classique viré à l'envers...
Shankman est d'abord et avant tout un spécialiste du service à la clientèle (son site professionnel ici) un concept que trop d'entreprises du Québec (et même du Canada) n'ont pas totalement intégré.
Malheureusement, plusieurs entreprises américaines semblent avoir aussi délaissé le service à la clientèle au cours des dernières années... Les cas de mauvais service (et de mauvais traitement) foisonnent et se transforment trop souvent en "crise de relations publiques"...
Rappelons aussi que Shankman a fondé le site Help a Reporter Out, acquis par nulle autre que Cision quelques années plus tard...
Enfin, pour les entrepreneurs, le site Shankminds vaut sans aucun doute la peine d'être visité !
University of Waterloo
J'ai apprécié la présentation de Carleen Carroll et de Dawn Charlton de l'Université de Waterloo, un établissement qui mise beaucoup sur la recherche et l'innovation.
Au plan de la communication institutionnelle, l'université mise beaucoup sur le storytelling et les médias sociaux. La vidéo y est perçue comme un atout des plus avantageux pour raconter ses histoires. Si le contenu est "roi" comme on dit, l'engagement en est la "reine"... et le contenu engageant demeure fondamental.
En voici un exemple éloquent:
Quelques faits saillants supplémentaires à l'Université de Waterloo
Une équipe d'étudiants en ingénierie (la seule au Canada) a été choisie pour participer au Hyperloop Pod Competition de SpaceX : le Waterloop.
La diplômée Rupi Kaur s'est rendue en haut de liste (littérature canadienne chez Amazon et au NYT) grâce à son livre de poèmes Milk and Honey.
Mark Ragan
Mark Ragan est un communicateur exceptionnel et un vieux/jeune routier en brand storytelling et content marketing.
Il annonce le plus sérieusement du monde que la brièveté devient une nécessité car le niveau d'attention (chez le commun des mortels) en est rendu à 2,7 secondes ! C'est le temps qu'il faut pour attirer d'abord l'attention.
Le "Brand Journalism" réunit le reportage et l'art de raconter (la partie journalistique) avec les experts et les histoires vécues dans une organisation (la partie branding).
Avec humour, humanité et sérieux, Ragan a expliqué comment rédiger du contenu "utile" qui séduit le lecteur pressé (avec une bonne dose de curation et de contenu original, entre autres).
Parmi quelques exemples amusants de rédaction ou d'approches plus aptes à attirer l'attention, Ragan mentionne ce communiqué de presse traditionnel transformé en cet article plus attirant par le fond et par la forme. C'est cette dernière approche que les organisations doivent préconiser d'abord...
Il y a quelques années aussi, le chanteur/entrepreneur américain Jay Z avait affirmé que l'eau potable était gratuite dans une entrevue accordée au NYT (ici). Il n'en fallait pas moins pour que Denver Water lui réponde avec humour et fermeté... (ici).
Enfin, au plan de la brièveté, comment faire passer le message qu'il ne faut pas jeter à la toilette les médicaments d'ordonnance ? Voici la réponse de Denver Water.
Compétences pour l'avenir
Je ne peux passer sous silence la recherche universitaire faite par Amy Thurlow, Alex Sévigny, Mark Dottori et Alyssa Simon au sujet des compétences, connaissances et habiletés à l'intention des professionnels en relations publiques. Le Global Capabilities Project in Public relations: Canadian Findings jette un regard comparatif (six pays) sur ces dites "capacités" devant mener vers l'adoption d'un cadre universel de références en 2018.
Pour plus d'information sur cet ambitieux projet, c'est ici.
Si vous voulez le pdf de leur présentation, écrivez-moi un mot...
Intelligence artificielle et robots spécialistes en communication ?
Mon estimé collègue Jean Valin aborde un enjeu que bien du monde craint: la percée imminente de l'intelligence artificielle (IA) en relations publiques. En fait, on y est déjà à bien des égards aux plans de la recherche, de la création de contenu (y compris et surtout en rédaction), de l'évaluation et des flux de travail.
Saviez-vous par exemple que l'IA de Google peut mieux lire sur les lèvres (et décoder la signification) que les humains grâce aux millions d'heures de vidéo et de télé écoutées ?
Citant cet article de Michael Cross, Valin rappelle que les robots n'ont pas besoin d'être parfaits; ils doivent juste être plus efficaces que les humains...
En fait de nombreux services dits professionnels reposent sur une grande quantité d'informations (de données) mais sur une plus petite quantité de jugement. Plusieurs services professionnels sont peut-être même mieux adaptés à la robotisation que des travaux ménagers ou en manufacture, par exemple.
Quelles seront les implications de tout cela en relations publiques ? Si la collecte de données, leur compréhension (évaluation des sentiments par exemple), leur mise en contexte et leur partage en format intelligible sont possibles, quel rôle peut jouer le praticien ?
Les enjeux au plan du jugement, de l'intelligence émotive, des valeurs et de l'éthique représentent sans doute des planches de salut pour les professionnelles de demain...
Si vous voulez le pdf de sa présentation, écrivez-moi un mot...
Un Prix fort apprécié
En terminant, je remercie sincèrement la SCRP d'avoir nommé les cinq membres de l'équipe de développement de l'examen Connaissances en relations publiques (CRP) - PRK en anglais - à titre de récipiendaires du Prix de la Lampe emblématique de service 2017.
Mon collègue Colin Babiuk (MacEwan University) et moi avons eu la chance d'être sur place pour recevoir ce prix.
Colin Babiuk, Kim Blanchette (présidente sortante de la SCRP) et moi. Photo: courtoisie de la Presse canadienne. |
Merci de votre lecture !
Patrice Leroux
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire