5 février 2018

L'avenir des relations publiques

Image: courtoisie de Pixabay/qimono
La Société canadienne des relations publiques (SCRP) a fait traduire en français deux documents importants : 
  • L'avancement des relations publiques rédigé par Daniel Tisch et paru en juin 2017 (pdf ici);
  • Vos suggestions: L'avenir des relations publiques au Canada  paru en décembre 2017 (pdf ici).

Le premier document identifie sept mégatendances et constats ayant des impacts sur le travail quotidien des professionnels de la communication. Le deuxième rend plutôt compte des réactions de près de 400 professionnels à la suite du premier; les professionnels se sont dit largement d'accord avec les mégatendances de Tisch.

La SCRP s'apprête à célébrer ses 70 ans d’existence en 2018. Dans cette optique, le temps est non seulement tout indiqué pour réfléchir à l'avenir des relations publiques mais surtout, à titre de professionnels, pour établir la valeur des relations publiques éthiques et stratégiques.

Les sept grandes tendances

1- La réputation, les relations basées sur la confiance et la communication transparente sont élevées au rang de valeurs d’affaire même s’il s’agit encore d’actifs dits intangibles; l’analyse fine des méga-données – au plan quantitatif et qualitatif - risquent de pouvoir en mesurer les conséquences et impacts;

2- Les médias sociaux octroient un pouvoir d’influence au grand public et à diverses parties prenantes comme jamais auparavant (autonomisation);

3- La surabondance des contenus. Comment écouter et se faire écouter à travers tout ce « bruit » ? Les relations de confiances peuvent favoriser une navigation plus éclairée à travers ce choc d’informations.

4- Les organisations parlent encore beaucoup trop- dans le sens du modèle de la diffusion de masse - au détriment d’une écoute plus active; les médias sociaux servent-ils surtout à amplifier les messages ou à améliorer l’écoute ?

5- La désintermédiation, le déclin du journalisme et le phénomène des  «fake news» créent une crise de confiance sans précédent à l’encontre des médias et des organisations publiques et privées;

6- Concentration de la richesse. Les phénomènes de globalisation et d’automatisation créent un fossé encore plus grand entre les travailleurs du savoir, éduqués et mobiles et le grand public de masse. Ce fossé est exacerbé par le retour en force du populisme, du ressentiment et de diverses polarisations politiques;

7- L’intelligence artificielle aura des répercussions sur les relations publiques: on utilisera le génie logiciel pour élaborer des contenus; certaines activités seront programmées par le biais d’algorithmes puissants; des robots (chatbots) seront en mesure de répondre à des demandes précises du public. 


Le succès de la fonction "relations publiques" repose en grande partie sur ses habiletés à développer des relations durables basées sur la confiance et sur la capacité à démontrer sa valeur stratégique d'affaires. La fonction doit aussi intégrer l'analytique des données; il s'agit d'une clé importante pour la croissance de la profession.

Par ailleurs, à la lumière des mégatendances en question, la SCRP est elle-même en train de se redéfinir en matière de mission et de vision. Les deux documents en question établissent un cadre à la fois stratégique et pratique pour soutenir ses membres de manière encore plus forte.


Merci de votre lecture !


Patrice Leroux

1 commentaire:

Les 50 Nuances de Dave a dit…

Bonjour Patrice,

Merci pour les docs.

Les RP vivent effectivement un moment crucial de leur développement, il y a tout une philosophie à revoir ou à faire évoluer. Longtemps, j'ai souvent vu aux RP une science sans réels cadres théoriques (conceptuels) autonomes (il y a deux ans j'ai lu un texte d'Axel Gryspeerdt - "Théories des Relations publiques et Théories de la communication" qui m'a laissé un peu sur ma faim). Une science (si ce n'est pas abusé de le dire) coincée entre la communication le management et la représentation. Pourtant? elle se revendique d'une nature autre et sa pertinence est indéniable. Mais au fond, quelle est son essence?

J'ai souvent vu dans les RP une boîte à outils bien plus qu'une philosophie, or devant les menaces évoquées dans le billet (l'intelligence artificielle particulièrement) le pratico-pratique, les actions stratégiques (etc.) c'est bien mais à long terme des algorithmes feront la même affaire. C'est Hegel qui parlait de l'Idée comme une matière antérieure au monde matériel à partir de laquelle les attitudes se définissent, comment peut-on penser l'Idée des RP sans nécessairement vouloir systématiquement partir et rester prisonnier de la "réalité" (trop mouvante par ailleurs). Les RP sont-elles condamnées à s'ajuster plus qu'à impulser, à anticiper?

Les algorithmes analysent et miment les attitudes, mais ne pensent pas. L'intelligence artificielle est encore à ses balbutiements pour penser d'elle-même en dehors de ce que les concepteurs ont réfléchi. Patrice, ce n'est pas une critique des RP, au contraire. Tu sais toute ma fascination et mon affection pour elles. Et il est très possible que je dis plein de sottises, sincèrement désolé si c'est le cas. Et merci pour les textes.

Belle soirée.

Ludewic

 
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